(en français près la photo) Le Madones et putains de Nine Antico (Aire Libre, 2023) sono raccontate in un album di fumetti dall’autrice e illustratrice francese, classe ’81, che ha ricevuto il premio Artemisia al Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2024, sufficienti motivi per interessarsi a questa autrice di graphic novel e di opere cinematografiche, tra cui il cortometraggio basato sul fumetto Tonite e il film Playlist (2021) che segna un ponte tra il mondo dei fumetti e quello del cinema.
Nine (il suo vero nome è Virginie) Antico ha iniziato la sua carriera con le franzine Rock this way dove ha unito la sua passione per il rock e quella per il disegno, ha continuato con collaborazioni in Rocks Strios (Flammarion) e Summer of the 80’s (Arte et Dargaud). Ha firmato, oltre al recente Vulva Vulgaris, e Girls don’t cry (2010), I love Alice (2012), Il était 2 fois le Roi Arthur (2019) e altri.
Madones et putaines non è ancora tradotto in italiano ma di Italia c’è decisamente molto in queste tre storie di donne tra realtà e leggenda, venerazione e repulsione che incrociano temi quali la mafia, la liberazione/occupazione americana, la sottomissione femminile e il corpo delle donne.
Anche questo album, con le illustrazioni in bianco e nero che esprimono la drammaticità dei racconti e dei luoghi, è provocatorio e dissacrante come ci ha abituato la Antico, autrice – questi sì editi in Italia- di Coney Island Baby (001 Edizioni, 2017) e Il gusto del Paradiso (Coconino Press, Fandango 2015). Se quest’ultimo è un divertente racconto autobiografico di un’educazione sentimentale anni ’90 che ironizza sugli stereotipi sulla femminilità, Coney Island Baby è una biografia incrociata ispirata alla pin up Betty Page e l’attrice porno Linda Lovelace sullo sfondo degli anni americani di Playboy.
Torniamo all’album di cui vogliamo parlare: su una copertina estremamente evocativa (un mezzo corpo nudo di donna che nasconde il sesso con i suoi lunghi capelli neri), si legge il titolo che rimanda senz’altro allo slogan femminista: “Né puttane né madonne, finalmente solo donne” refrain delle lotte per l’autodeterminazione femminile, la sua emancipazione e liberazione del corpo e della mente. Una recente ricerca americana su un campione di duecento uomini mostra le percezioni ambigue sulle donne viste come madonne “buone”, caste e pure o come puttane “cattive”, promiscue e seducenti, arrivando a definire la Madonna-Whore Dichotomy, dicotomia tuttora molto presente e attuale nell’immaginario collettivo.
Nine Antico si è nutrita di cultura del sud Italia (padre pugliese) e ha soggiornato in Sicilia per concepire questo album impregnandosi di storie e immagini che si esprimono nelle storie di Agata, Lucia e Rosalia, sante veneratissime dalle vicende truci. In un’intervista Nine sottolinea di essere rimasta colpita dalle storie truculenti di sant’Agata, santa Lucia e santa Rosalia dove è forte l’aspetto della tortura fisica legata alla sessualità, come se per provare la loro fede dovessero espiare i loro desideri. Sceglie dunque di mettere in scena tre personaggi femminili con i nomi delle sante e che vivono, per altri motivi, percorsi di violenza e abusi legati alla loro condizione femminile. Le prime due storie sono inventate: Agata è la figlia della contessa Trigonia assassinata dal suo amante con 27 coltellate e la giovane napoletana Lucia è un personaggio e un ambientazione ispirati al racconto La Pelle di Curzio Malaparte sulla liberazione e la relazione contrastata tra il popolo napoletano provato dalla fame e dalla guerra e gli alleati americani che occupavano Napoli. La terza storia invece è basata sul diario di Rita Astria, una giovane diciassettenne che ha testimoniato contro la Mafia mettendosi contro la famiglia. Dopo l’assassinio del giudice Borsellino. la giovane si è gettata dalla finestra dove era reclusa per il programma di sicurezza.
Durante il suo soggiorno siciliano Nine Antico viene in contatto con il movimento artistico culturale chiamato L’incompiuto (che ispira alcuni disegni della terza storia) con riferimento alle infrastrutture abbandonate in corso d’opera a causa della corruzione e altri traffici mafiosi. Gli artisti del movimento tentano di ridare vita alle rovine per farne luoghi di incontri e istallazioni. La Antico dedica l’album a Letizia Battaglia che le ha fatto scoprire questi lavori grazie ad una sua mostra fotografica.
Colpita dalle storie e dalle immagini, chiudo l’ultima pagina dell’album e vado a restituirlo alla Bibliothèque Tillion dove l’ho preso in prestito aspettando la pubblicazione italiana…
P.
Les Madones et putains de Nine Antico (Aire Libre, 2023) sont racontées dans un album de bandes dessinées de l’auteure et illustratrice française qui a reçu le prix Artemisia au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2024 et est connue par ses grafic novels et d’œuvres cinématographiques, dont le court métrage tiré de la BD Tonite et le film Playlist (2021) qui relie le monde de la BD avec celui du cinéma. Nine (de son vrai nom Virginie) Antico a commencé sa carrière avec Rock this way où elle alliait sa passion pour le rock et celle pour le dessin, elle a continué avec des collaborations dans Rocks Strios (Flammarion) et Summer of the 80’s (Arte et Dargaud). Elle signe, outre le récent Vulva Vulgaris, et Girls don’t cry (2010), I love Alice (2012), Il était 2 fois le Roi Arthur (2019) et d’autres.
Madones et putains n’est pas encore traduit en Italien, mais il y a bien de l’Italie dans ces trois histoires de femmes entre réalité et légende, vénération et répulsion qui croisent des thèmes comme la mafia, la libération/occupation américaine, la soumission féminine et le corps des femmes. Cet album aussi, avec ses illustrations en noir et blanc qui expriment le caractère dramatique des histoires et des lieux, est provocateur et désacralisant, comme nous y a habitués Antico, l’auteure – ces ouvrages publiés en Italie – de Coney Island Baby et Le gout du Paradis. Si ce dernier est un amusant récit autobiographique d’une éducation sentimentale des années 90 qui se moque des stéréotypes de la féminité, Coney Island Baby est une biographie cross-genre inspirée de la pin-up Betty Page et de l’actrice porno Linda Lovelace pendant les années Playboy américaines.
Revenons à l’album dont nous voulons parler : sur une pochette extrêmement évocatrice (un corps de femme à moitié nu cachant son sexe avec ses longs cheveux noirs), on lit le titre qui fait sans doute référence au slogan féministe : “Né puttane né madonne, finalmente solo donne” (Ni putes ni madones, enfin seulement des femmes), refrain des luttes pour l’autodétermination de la femme, son émancipation et la libération de son corps et de son esprit. Une récente enquête américaine sur un échantillon de deux cents hommes montre les perceptions ambiguës des femmes vues comme de “gentilles” madones, chastes et pures ou comme de “mauvaises” putains, dévergondées et séductrices, allant jusqu’à définir la dichotomie Madone-Putain, toujours très présente et d’actualité dans l’imaginaire collectif.
Cet album, avec ses illustrations en noir et blanc qui expriment le caractère dramatique des histoires et des lieux, est aussi provocateur. L’auteure s’est nourrie de la culture du sud de l’Italie (son père est originaire des Pouilles) et a séjourné en Sicile pour concevoir cet album, s’imprégnant des histoires et des images exprimées dans les récits d’Agata, Lucia et Rosalia, saintes vénérées aux histoires truculentes. Dans une interview, Nine souligne qu’elle a été frappée par les vies de Sainte Agathe, Sainte Lucie et Sainte Rosalie où l’aspect de la torture physique liée à la sexualité est fort, comme si pour prouver leur foi, elles devaient expier leurs désirs. Il a donc choisi de mettre en scène trois personnages féminins qui portent les noms des saintes et qui vivent, pour d’autres raisons, des parcours de violence et d’abus liés à leur condition féminine. Les deux premières histoires sont fictives : Agata est la fille de la comtesse Trigonia, assassinée par son amant de 27 coups de couteau, et la jeune napolitaine Lucia est un personnage et un décor inspirés de la nouvelle de Curzio Malaparte, La Pelle (La Peau), qui raconte la libération et le rapport contrasté entre le peuple napolitain, éprouvé par la faim et la guerre, et les alliés américains qui occupaient Naples. La troisième histoire est basée sur le journal de Rita Astria, une jeune fille de 17 ans qui a témoigné contre la mafia en se retournant contre sa famille. Après l’assassinat du juge Borsellino, la jeune femme a fini par se défenestrer.
Pendant son séjour en Sicile, Nine Antico est entrée en contact avec le mouvement artistique culturel appelé L’incompiuto (« l’incomplétude »)qui a inspiré certains des dessins de la troisième histoire, en référence aux infrastructures abandonnées en cours de construction en raison de la corruption et d’autres trafics mafieux. Les artistes du mouvement essaient de redonner vie aux ruines pour en faire des lieux de rencontres et d’installations. Antico dédie l’album à Letizia Battaglia qui lui a fait découvrir ces œuvres grâce à l’une de ses expositions de photos.
Impressionnée par les histoires et les images, je referme la dernière page de l’album et vais le rendre à la Bibliothèque Tillion où je l’avais emprunté en attendant l’édition italienne.
P.