(en français après les photos) Ho vissuto diversi anni nell’Hainaut, regione della Wallonie dove i canali la fanno da padrone e il cielo è “si gris qu’un canal s’est pendu..” come canta Jacques Brel nella canzone Le Plat Pays. Quando abitavo a La Louvière la passeggiata abituale era in particolare lungo il canale dove si trova la Cantine des Italiens, l’ex baracca au bord de l’eau (ora bar ristorante) dove vivevano les italiens ex emigranti venuti in Belgio a lavorare nelle miniere di carbone. Di quel passato resta una sorta di museo che ricorda, con foto, oggetti e documenti, le condizioni difficili di tanti emigranti passati da lì mentre il viale che costeggia il canale è oggidì percorso da marciatori e ciclisti. Quanti pomeriggi ho trascorso con la mia amica Danièle e i nostri bambini osservando il passaggio delle barche da turismo e delle peniches (chiatte da trasporto). Restavamo affascinati dal sistema di apertura e chiusura della chiusa che le costringeva alla sosta forzata, dal livello dell’acqua che si alzava e l’uscita della barca finalmente libera dal bacino con i passeggeri che ci salutavano in fiammingo, in francese o in altre lingue…Il tempo è passato e il gusto per quell’esperienza è rimasto sopito fino all’occasione presentatasi quest’anno. Cari amici ci hanno proposto di raggiungerci a Toulouse ed il Canal du Midi è apparso subito come una possibilità di trascorrere qualche giorno in piacevole compagnia visitando una parte di Occitania… dal punto di vista acquatico!
Dopo uno splendido scambio casa grazie a https://www.homeexchange.fr/ con Florence a Larra, nella campagna tolosana, andiamo a prendere gli amici all’aeroporto per dirigerci subito al porto di Trèbes, delizioso villaggio sul canale. Alle 14 abbiamo il nostro appuntamento alla reception di www.leboat.fr per il minicorso sul funzionamento della barca e la parte amministrativa a cura di Carlos e Elodie. La prenotazione e la preparazione via email e video era già stata avviata settimane prima quindi, dopo una spesa rapida all’Intermarché vicino, carichiamo tutto a bordo e partiamo per la nostra prima (mezza) giornata di navigazione. Passiamo subito un ponte (i più antichi sono molto bassi perché pensati inizialmente per le chiatte da trasporto) e, poco dopo, affrontiamo le manovre necessarie per attraversare la prima chiusa, Villedubert. Io e Marta scendiamo a terra prima che la barca entri nel bacino e recuperiamo le cime di prua e di poppa per fissarle alla bitta tirandole per tutto il tempo in cui l’acqua entra per far alzare il livello. Quando il livello dell’acqua è salito completamente, risaliamo a bordo con le cime pronte al prossimo utilizzo: facile a dirsi ma la prima volta i movimenti richiedono attenzione e cura per evitare cadute, errori e aiutare chi manovra la barca. Il viaggio continua così alternando momenti di navigazione a 6 km all’ora (quindi con tutto l’agio di apprezzare il panorama: boschi, campi, fattorie e vigneti) e le manovre di attraversamento delle chiuse: l’évêque , la serie doppia di Fresquel e infine quella di Saint Jean. Se la prima volta eravamo concentrate nell’applicare le istruzioni ricevute, già dalla seconda chiusa abbiamo capito che l’esperienza conta moltissimo così come i preziosi consigli degli éclusiers (addetti alle chiuse), ma soprattutto delle éclusières. Abbiamo infatti incontrato più donne responsabili dei vari bacini di dislivello, decisamente simpatiche, disponibili e preparate e con le quali ho scambiato piacevoli conversazioni nel tempo di attesa di riempimento e/o svuotamento.
Oltre alle tecniche ed alle informazioni pratiche (distanza, tempo di navigazione tra una chiusa o una destinazione e l’altra, i punti di attracco e di ricarica di elettricità e acqua) ero curiosa di sapere del loro lavoro, del loro sguardo sulla vita nel canale. Ad ogni chiusa sono così venuta a conoscenza, pezzo a pezzo, della condizione di vita di questi operatori e operatrici delle Voies navigables de France, istituzione statale dipendente dai Ministère de la Transition Ecologique e Ministère des Transports, e dei problemi ecologici di questo ambiente ecologicamente fragile.
Da Trèbes arriviamo infine a Carcassone giusto prima della sua chiusa: alle 19 il servizio si ferma e di sera non si può navigare. Come da programma, ci fermiamo e fissiamo la barca al porto. Ci dirigiamo a piedi verso un ristorante lungo il canale, un po’ decentrato ma che ci sorprende per la qualità del cibo, la simpatia del personale e il luogo accogliente: Le Jardin de l’Estagnol http://www.jardindelestagnol.com/ Siamo in Occitania dove l’accento delle persone vibra come il sapore del vino e del cibo locale: un’armonia di sapori e colori. Il cielo passa velocemente dall’azzurro al grigio (pioverà un po’ la notte) e il sole riscalda dolcemente o, nel giro di qualche ora, in modo decisamente più forte per lasciare il posto a una serata piacevolmente tiepida. E’ bastata una mezza giornata per sentirci già immersi nel luogo e nella modalità di viaggio condivisa. Domani, la prossima tappa… à suivre!
P.
J’ai vécu plusieurs années dans le Hainaut, une région de Wallonie où les canaux règnent en maîtres et où le ciel est « si gris qu’un canal s’est pendu… », comme le chante Jacques Brel dans la chanson Le Plat Pays. Lorsque j’habitais à La Louvière, ma promenade habituelle se faisait le long du Canal des Italiens, appelé ainsi à cause de l’ancienne cabane au bord de l’eau (aujourd’hui bar-restaurant) où vivaient les Italiens, anciens émigrants venus en Belgique pour travailler dans les mines de charbon. De ce passé, il reste une sorte de Centre d’interpretation qui rappelle, à l’aide de photos, d’objets et de documents, les conditions difficiles de tant d’émigrants qui sont passés par là, tandis que le chemin qui longe le canal est aujourd’hui parcourue par des marcheurs et des cyclistes. Combien d’après-midi j’ai passé avec mon amie Danièle et nos enfants à regarder le passage des bateaux touristiques et des péniches. Nous étions fascinés par le système d’ouverture et de fermeture de l’écluse qui les obligeait à s’arrêter, la montée de l’eau et le bateau qui quittait enfin le quai avec les passagers qui nous saluaient en flamand, en français ou dans d’autres langues… Le temps a passé et le goût de cette expérience est resté en sommeil jusqu’à ce que l’occasion se présente cette année. De chers amis nous ont proposé de nous rejoindre à Toulouse et le Canal du Midi est immédiatement apparu comme une opportunité de passer quelques jours en agréable compagnie tout en visitant une partie de l’Occitanie… d’un point de vue aquatique !
Après un bel échange maison grâce à https://www.homeexchange.fr/ avec Florence à Larra, dans la campagne toulousaine, nous récupérons nos amis à l’aéroport et nous nous dirigeons directement vers le port de Trèbes, un charmant village sur le canal. A 14h, nous avons rendez-vous à la réception dehttps://www.leboat.fr/ pour le mini-cours sur le fonctionnement du bateau et la partie administrative par Carlos et Elodie. La réservation et la préparation par email et vidéo ayant déjà commencé depuis des semaines, nous chargeons tout à bord et partons pour notre première (demi-)journée de navigation, après avoir fait quelques achats à l’Intermarché tout proche. Nous passons immédiatement un pont (les plus anciens sont très bas car ils ont été conçus à l’origine pour les péniches) et, peu après, nous nous attaquons aux manœuvres nécessaires pour franchir la première écluse, Villedubert. Marta et moi descendons à terre avant que le bateau n’entre dans le bassin et nous récupérons les amarres de proue et de poupe pour les fixer au bollard en les tirant tant que l’eau entre pour faire monter le niveau. Lorsque le niveau de l’eau est complètement monté, nous remontons à bord avec les cordes prêtes pour la prochaine utilisation : facile à dire, mais la première fois, ces actions nécessitent de l’attention et des précautions pour éviter les chutes, les erreurs et pour aider ceux qui manœuvrent le bateau. Le voyage se poursuit ainsi, alternant les moments de navigation à 6 km à l’heure (donc avec beaucoup de temps pour apprécier le panorama : forêts, champs, fermes et vignobles) et les manœuvres pour franchir les écluses : l’évêque, la double série du Fresquel et enfin celle de Saint Jean. Si la première fois nous étions concentrés sur l’application des consignes reçues, dès la deuxième écluse nous avons réalisé que l’expérience compte beaucoup, ainsi que les précieux conseils des éclusiers, mais surtout des éclusières. En effet, nous avons rencontré plusieurs femmes en charge des différentes écluses, très sympathiques, serviables et compétentes, avec lesquelles j’ai échangé d’agréables conversations pendant les temps d’attente de remplissage et/ou de vidange.
Outre les techniques et les informations pratiques (distance, temps de navigation entre une écluse ou une destination et une autre, points d’accostage et points de recharge en électricité et en eau), j’étais curieux de leur travail, de leur vision de la vie sur le canal. A chaque écluse, j’ai ainsi appris, au fur et à mesure, les conditions de vie de ces exploitants des Voies navigables de France, établissement public dépendant du Ministère de la Transition Ecologique et du Ministère des Transports, et les problèmes écologiques de ce milieu écologiquement fragile.
De Trèbes, nous arrivons enfin à Carcassone juste avant son écluse : à 19 heures, le service s’arrête et nous ne pouvons plus naviguer le soir. Comme prévu, nous nous arrêtons et sécurisons le bateau au port. Nous nous rendons à pied dans un restaurant le long du canal, un peu excentré mais qui nous surprend par la qualité de la nourriture, l’amabilité du personnel et le cadre chaleureux : Le Jardin de l’Estagnol www.jardindelestagnol.com/ Nous sommes en Occitanie où les accents vibrent comme le goût du vin et des produits du terroir : une harmonie de saveurs et de couleurs. Le ciel passe rapidement du bleu au gris (il pleut un peu la nuit) et le soleil chauffe doucement ou, en quelques heures, plus fort pour laisser place à une soirée agréablement chaude. Il n’aura fallu qu’une demi-journée pour se sentir déjà immergé dans le lieu et le mode de déplacement partagé. Demain, prochaine étape… à suivre !
P.
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