(In italiano dopo le foto) Chère Patrizia, chère Raffaela, chers lecteurs avides de voyages, y compris de voyages intérieurs. Nous partons pour l’ashram.
Ici, pas besoin de sacs à dos.
Place à l’introspection, au silence, au changement de rythme. Pas besoin de visages familiers. Place à l’inconnu, la découverte, la déprogrammation de nos habitudes.
Quelque chose de nouveau se met en place, vient remplir le vide, réagence nos cellules, réorganise nos muscles, réhabite nos corps.
Après Nice, sa pluie drue, ses vagues apaisantes, son soleil lumineux, ses rochers arides, l’accent chantonnant de ses habitants, me voici donc dans le temple du yoga, de la méditation, du retour aux sources, des pensées qui s’apaisent.
Autour de moi, sur une table de bois, sont posées des roses colorées. Elles flottent sur une eau claire qui reflète leur grâce.
Les murs jaune pâle répercutent la lumière tamisée de l’endroit tandis que des rires puissants éclatent derrière une porte.
Ici, les gens sont en jogging.
Ils ont quitté leur travail une semaine, un mois, un an, ou pour toute la vie.
On se trimballe en chaussettes, on s’assoit en tailleur sur des tapis rouge clair.
On éteint son téléphone.
On branche son cerveau sur la bienveillance, au sens profond du terme. On cherche à l’appliquer dans un sourire sincère, un regard offert, comme autant de mains tendues, gratuitement.
On met sa montre dans un tiroir.
Rencontrer des inconnus. Ouvrir son esprit pour eux. Accueillir ce qu’ils auront à nous enseigner, malgré eux, sans qu’ils n’aient vraiment conscience de ce qu’ils nous transmettront : magie du groupe qui se crée et met en relation des gens dont les expériences ou les souffrances pansent les plaies des autres ou nourrissent leurs réflexions.
Magie de la rencontre, des coïncidences, de ceux qu’on ne croit jamais revoir et qui, à chacune de nos arrivées, sont là, fidèles.
Demain, il y aura du karma yoga en cuisine. Sous les masques, on chantera des kirtans tandis que d’autres, à la vaisselle, augmenteront d’un ton le brouhaha des coupeurs de légumes, assemblés, réunis en un chant qui s’élève au dessus des gamelles.
L’ashram vit, l’ashram revit. L’ashram survit. Exercice d’une communauté de vie, pas si éloignée de l’actualité, pas tant en retrait du monde qu’on pourrait le penser.
Exercice.
Vie.
Sophie
Cara Patrizia, cara Raffaela, care lettrici avide di viaggi, compresi i viaggi interiori. Partiamo per l’ashram.
Qui non servono zaini.
Spazio all’introspezione, al silenzio, al cambiamento di ritmo. Non c’è bisogno di volti familiari. Spazio all’ignoto, alla scoperta, alla deprogrammazione delle nostre abitudini.
Avviene qualcosa di nuovo, si riempie il vuoto, le nostre cellule riorganizzano, si riabilitano i nostri muscoli, rivivono i nostri corpi.
Dopo Nizza, la sua forte pioggia, le sue onde rilassanti, il suo sole luminoso, le sue rocce aride, l’accento musicale dei suoi abitanti, eccomi nel tempio dello yoga, della meditazione, del ritorno alle sorgenti, dei pensieri che si calmano.
Intorno a me, su un tavolo di legno, sono poste rose colorate. Galleggiano su un’acqua limpida che riflette la loro grazia.
Le pareti giallo chiaro riflettono la luce fioca del luogo mentre scoppiano le risate dietro una porta.
Qui le persone indossano tute da ginnastica.
Hanno lasciato il lavoro per una settimana, un mese, un anno o per tutta la vita.
Si va in giro con i calzini, ci si siede a gambe incrociate su tappeti rosso chiaro.
Si spengono i cellulari. Ci si sintonizza sulla benevolenza, nel senso più profondo della parola. Si cerca di applicarlo in un sorriso sincero, uno sguardo aperto, come tante mani tese, gratuitamente.
Si ripone l’orologio in un cassetto.
Si incontrano sconosciuti. Si dispone la mente verso di loro. Ad accogliere ciò che dovranno insegnarci, loro malgrado, senza che siano realmente consapevoli di ciò che ci trasmetteranno: la magia del gruppo che si crea e riunisce persone le cui esperienze o sofferenze guariscono ferite altrui o nutrire le loro riflessioni.
Magia dell’incontro, delle coincidenze, di coloro che non si pensa di vedere mai più e che, ad ogni nostro arrivo, sono lì, fedeli.
Domani ci sarà karma yoga in cucina. Sotto le maschere canteremo i kirtan mentre altri, nei piatti, aumenteranno il frastuono dei tagliaverdura, riuniti, uniti in un canto che sale sopra le ciotole.
L’ashram vive, l’ashram rivive. L’ashram sopravvive. Esercitare una comunità di vita, non così lontana dagli eventi attuali, non così lontana dal mondo come si potrebbe pensare.
Esercizio.
Vita.
Sophie