(In italiano dopo la foto)
Notre chère amie Sophie nous décrit le confinement en France. Une pensée va à toutes nos amies dans le monde qui font face à cette pandemie d’une façon ou l’autre.
“Le confinement c’est comment ?
Vous m’avez demandé d’écrire sur le confinement: ce n’est pas de gaieté de cœur que nous nous y sommes enfoncés.
Déjà que nous nous étions habitués, depuis six mois, à apposer d’insupportables masques sur nos émotions et à taire la colère devant l’affront que nous font les autorités en expliquant partout comment se laver les mains ou « éternuer dans son coude »
Déjà que nous avions étouffé notre incompréhension et nous étions exercés à oublier ce que c’était que d’avoir une vie libre avec la pleine jouissance de toutes nos allées et venues sans nous justifier
Le cerveau embué, se laisser glisser dans ce que l’on a déjà éprouvé une fois
Eh bien nous avons du recommencer : se confiner.
Le pas lourd, le cerveau embué , nous avons donc glissé dans cette désagréable sensation, encore une fois, d’être dépossédés de notre libre arbitre.
En novembre, ce fut pire encore qu’au mois de mai, lorsque, prenant un coup de soleil allongés sur le linoléum de la cuisine, improbable bain de soleil de confinés, nous nous étions peut être laissés séduire par le chant d’un oiseau et la croissance d’une fleur.
En novembre, nous avons découvert d’abord le couvre feu, mesurette inattendue et inefficace. Nous nous sommes heurtés ensuite à l’inévitable, la punition, la double peine: l’interdiction de sortir, avec le souvenir, bien conscient cette fois, de l’épreuve que constitue l’enfermement à la maison, la solitude et l’isolement, le télétravail. Puis nous avons avancé nos montres (certaines choses ne changent pas), sommes entrés dans l’obscurité de l’hiver et avons revêtu nos doudounes.
Parfois nous avons empilé deux paires de chaussettes l’une sur l’autre. Nous avons serré nos poings dans nos poches et pesté d’avoir oublié de faire nos attestations.
Rien ne se passe jamais comme prévu.
Rien ne se passe jamais comme prévu disaient certains philosophes de comptoir lorsque, accoudés devant un écran diffusant BFM TV, ils commentaient les dernières inepties à la télévision.
Et, comme rien ne se passe jamais comme prévu, il y a eu, aussi, du positif.
Certains seront tombés amoureux et la découverte d’une nouvelle couette sous laquelle se lover en compagnie d’un corps à câliner aura donné une tonalité différente à l’expérience.
Abasourdis
Aujourd’hui, nous sommes toujours abasourdis par cette douloureuse mise à l’écart de notre vie d’avant, par cette incompréhensible politique gouvernementale si éloignée de la réalité des ménages épuisés et déprimés, si éloignée de la psychologie de base visant à tenir une ligne de conduite sans changer d’avis tous les deux jours. Ce manque de stratégie, de vue et d’orientation est néfaste pour la projection et le moral des Français. Comment peuvent ils se raccrocher aux branches et y comprendre quelque chose si, chaque jour, les branches disparaissent dans le chaos qu’ils échouent à appréhender.
Voilà mes chères donneconlozaino à quoi ressemble mon confinement vu de ma fenêtre, de mon bureau et de ma province
Je vous embrasse
A bientôt pour de nouveaux récits
Sophie Ughetto

Mi avete chiesto di scrivere sulla reclusione: non è stato a cuor leggero che ci siamo entrati.
Eravamo già abituati, negli ultimi sei mesi, ad apporre maschere insopportabili sulle nostre emozioni e a mettere a tacere la rabbia per l’affronto che le autorità ci facevano spiegandoci continuamente come lavarci le mani o “starnutire nel gomito”
Avevamo già soffocato la nostra incomprensione ed eravamo stati addestrati a dimenticare cosa significasse avere una vita libera con il pieno godimento di tutti i nostri andirivieni senza doverli giustificare.
Il cervello annebbiato, ci siamo lasciati scivolare in ciò che già abbiamo sperimentato una volta. Ebbene, abbiamo dovuto ricominciare da capo: limitarci.
Con passi pesanti, cervelli annebbiati, siamo scivolati, ancora una volta, in questa spiacevole sensazione di essere spogliati del nostro libero arbitrio.
A novembre è stato ancora peggio che a maggio, quando, prendendo una scottatura sdraiati sul linoleum della cucina, con improbabili bagni di sole confinati, ci fu forse permesso di lasciarci sedurre dal canto di un uccellino e la crescita di un fiore.
A novembre abbiamo scoperto per la prima volta il coprifuoco, una misura inaspettata e inefficace. Ci siamo quindi scontrati con l’inevitabile, la punizione, la doppia pena: il divieto di uscire, con il ricordo, questa volta ben conscio, del calvario che costituisce la reclusione in casa, la solitudine e l’ isolamento, il telelavoro. Poi abbiamo messo gli orologi in avanti (alcune cose non cambiano), siamo entrati nell’oscurità invernale e ci siamo messi i piumini.
A volte abbiamo impilato due paia di calzini uno sopra l’altro. Abbiamo stretto i pugni in tasca e abbiamo imprecato per aver dimenticato di dare le nostre giustificazioni.
Niente va mai come previsto.
Niente va mai come previsto, hanno detto alcuni pseudo filosofi quando, appoggiati davanti a uno schermo che trasmette BFM TV, hanno commentato le ultime sciocchezze in televisione.
E, poiché nulla va mai secondo i piani, c’è stato anche qualcosa di positivo.
Alcuni si sono innamorati e la scoperta di un nuovo piumone sotto cui rannicchiarsi con un corpo da coccolare ha dato un tono diverso all’esperienza.
Oggi siamo ancora sbalorditi per questo doloroso abbandono della nostra vita precedente, per questa incomprensibile politica di governo così lontana dalla realtà delle famiglie esauste e depresse, così lontana dalla psicologia di base diretta ad una linea di condotta che non cambi idea ogni due giorni. Questa mancanza di strategia, visione e direzione è dannosa per il morale dei francesi. Come possono aggrapparsi ai rami e capire qualcosa se ogni giorno i rami scompaiono nel caos che non riescono a comprendere?
Ecco, mie care donneconlozaino come appare il mio confinamento visto dalla mia finestra, dal mio ufficio e dalla mia provincia.
Vi abbraccio,
A presto per nuove storie,
Sophie